Général Electric Villeurbanne : vœu de soutien aux salarié·e·s en lutte
Présentation du vœu de soutien de la majorité aux salarié·e·s de General Electric par Laurent Legendre, président du groupe « Métropole insoumise, résiliente et solidaire », lors du conseil de la métropole de Lyon du 5 octobre 2020.
Seul le prononcé fait foi.
Monsieur le Président je vous remercie.
Je prends la parole au nom de la majorité. Profitant de la crise du Coronavirus et invoquant des difficultés financières, General Electric a récemment annoncé un énième plan de restructuration des filières Hydro et Grid Solutions au niveau européen, menaçant 753 emplois en France, notamment à Villeurbanne et Saint Priest. Malgré la promesse de créer 1 000 emplois en France dans la foulée du rachat d’Alstom Énergie en 2015, validée par Emmanuel Macron en tant que Ministre de l’économie de l’époque, General Electric a multiplié les plans de licenciement depuis 2016.
À ce jour, le groupe a déjà supprimé plus d’un millier d’emplois en France depuis 2016 et ne fait plus mystère de sa volonté de recentrer ses activités vers des pays à bas coût de production. L’entreprise a pourtant largement profité des financements publics. Depuis 2015, elle a perçu jusqu’à 200 M€ dans le cadre du CIR (crédit d’impôt recherche) et du CICE. Quant au SuperGrid Institute, installé sur le site de Villeurbanne, il n’est pas concerné par la restructuration mais General Electric en détient un quart de capital et il a perçu plus de 80 M€ de subventions de la part de l’État français et 4 M€ de la Métropole de Lyon.
De plus, comme le rappelle l’intersyndicale, General Electric a versé 117 milliards de dollars de dividendes à ses actionnaires depuis 10 ans. Pourtant, cette destruction progressive des outils de production et des savoir-faire menace directement notre capacité à relever les défis de la transition énergétique et de la lutte contre le réchauffement climatique. À l’heure de l’hyper-dépendance au système productif mondialisé, elle pose la question de notre autonomie stratégique sur le secteur de l’énergie.
C’est pourquoi la Métropole de Lyon :
- apporte son soutien aux salariés de General Electric qui refusent cette restructuration et portent un projet alternatif de développement de leurs activités,
- demande à l’État de prendre toutes les mesures conservatoires pour protéger les outils productifs et les savoir-faire indispensables à la maîtrise par la France de la filière électrique et donc de la transition énergétique,
- demande à l’État d’évaluer et de faire respecter les engagements consentis par General Electric et figurant dans l’accord du 4 novembre 2014, en amont du rachat d’Alstom Énergie,
- demande à notre assemblée de conditionner les aides publiques à un contrôle a posteriori de l’effet réel sur l’emploi.