Intervention préalable
Monsieur Le Président,
Chères conseillères, chers conseillers,
Voilà déjà deux ans que la majorité actuelle dirige la Métropole de Lyon. Avec une forme d’avant-garde, la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale était déjà née au niveau local, avant son apparition sur la scène nationale pour ce printemps 2022.
Depuis, nous menons une transformation en profondeur à l’échelle locale sur le périmètre de notre collectivité pour adapter notre territoire au changement climatique qui s’accélère. C’est la priorité. Garantir aux habitantes et aux habitants un territoire vivable dans 30 ans, voilà le défi que nous devons tous collectivement mener. Et ce n’est pas une petite tâche quand nous observons les phénomènes météorologiques extrêmes au niveau national et international :
- Rupture d’alimentation en eau potable en Afrique du Sud : « Après la ville du Cap, en 2018, la métropole de Nelson Mandela Bay, en Afrique du Sud, vit sous la menace du “Day Zero” : le jour où il n’y aura plus d’eau au robinet. Frappée par la sécheresse depuis six ans, la cinquième ville du pays, voit le mur se rapprocher dangereusement : les barrages pourraient être à sec dans quelques jours. »
- Canicule en Inde et au Pakistan : L’Inde et le Pakistan ont subi une vague de chaleur inédite par sa durée, sa précocité et son intensité (les températures ont dépassé les 50°C localement).
- Inondations en Inde, au Bangladesh, au Canada : Les phénomènes de précipitations intenses et les crues et inondations qui peuvent en découler sont amenés à se renforcer dans le Sud et le Sud-Est de l’Asie et au Canada. En Europe et France, la situation est la même avec des vagues de chaleur qui amplifient les phénomènes orageux et les événements violents comme les phénomènes destructeurs de grêles localisés.
- Sécheresse en Europe et en France : selon, l’Observatoire européen de la sécheresse, la France a connu un déficit de précipitations cumulées de 20% entre septembre 2021 et avril 2022 en moyenne sur son territoire métropolitain. D’après Météo France, les 2/3 du territoire métropolitain « connaissent déjà des sols secs à très secs ».
Pour notre groupe, les transformations nécessaires passent par une modification complète de notre modèle économique basé sur l’accumulation sans limite du capital. Quelques-uns des plus riches peuvent faire des choix d’investissements pour leurs intérêts privés contre l’intérêt général. Nous voulons instituer deux limites à propriété privée lucrative :
- celle de la préservation de la nature et de notre environnement, qui fait de nos territoires des espaces vivables et habitables ;
- celle de la dignité humaine et du respect des droits fondamentaux des êtres humains.
Les richesses existent, elles sont mal réparties, mal partagées et surtout mal orientées. Faut-il rappeler, par exemple, que les énergies fossiles sont encore largement subventionnées par rapport aux énergies renouvelables ? La tribune des patrons de TOTAL, ENGIE et EDF hier dans le JDD est en ce sens choquante. Ils disent que « les prix de l’énergie menacent notre cohésion sociale ». Alors que TOTAL a fait plus de 16 milliards d’euros de bénéfices nets en 2021, ce ne sont pas les prix de l’énergie qui menacent la cohésion sociale, c’est la sécession des riches et entreprises du CAC40 à accumuler toujours plus de profits.
Pendant ce Conseil, nous allons délibérer sur plusieurs actions stratégiques pour notre Métropole, je pense ici au Plan Piéton, à la création de la SPL Mobilités, au lancement de plusieurs chantiers des Voies Lyonnaises, aux travaux de réseaux préalables à la réalisation des 3 chantiers de tramway et au Règlement Local de Publicité. Tout ceci est rendu possible grâce à des ressources financières très saines que nous aborderons dans le cadre du compte administratif 2021. Nous sommes fiers de participer à ces différents grands projets au sein de la majorité.
Et je ne peux pas ne pas terminer cette intervention sans évoquer l’enterrement du droit fondamental à disposer de son corps que nous avons observé aux États-Unis la semaine dernière. Dans les pays où l’Interruption Volontaire de Grossesse est interdite, les avortements clandestins tuent des femmes chaque jour. Nous soutenons la proposition d’inscription dans la Constitution du droit à l’IVG en France. Comme nous l’avons proposé depuis la dernière législature, c’est notre famille politique qui porte ce progrès social et qui est de toutes les manifestations publiques sur ce sujet. Que La République En Marche ait choisi de mettre ce sujet à l’ordre du jour du Gouvernement nous paraît un revirement positif.
Je vous remercie.
Sources :