Schéma Directeur des Déchets
M. Le Président, Chers collègues,
42 stades de France. C’est le poids total de déchets produit en moyenne par an par l’ensemble des habitants de la métropole de Lyon.
En face de ces chiffres, la priorité est évidente, vitale : réduire.
C’est bien cet objectif qui irrigue ce Schéma Directeur des Déchets, de l’amont à l’aval du service publique :
– réduire de 25 % la production de déchets par habitant,
– réduire de 50 % la quantité incinérée de déchets collectés par la Métropole,
– atteindre 60 % de valorisation matière des DMA, car tout ce qui est valorisé, réemployé, réduit bien sûr d’autant la production de déchet.
Pour atteindre ces ambitions, ce document fonde une armature solide, sur 3 axes, sur lesquels se déploient les initiatives portés par Mme. La Vice-Présidente.
Tri, accompagnement aux changements de pratiques, gestion des bios déchets, valorisation énergétique, réemploi etc…,
A ce panel de dispositifs sociotechniques, dont la délibération détaille tout à fait bien les changements de pratiques attendus sur le comportement des acteurs, nous nous permettons de porter l’attention sur les enjeux suivants.
- 1/ Privilégier et développer le mode de gestion et d’exploitation par le publique. La raison : l’objectif intrinsèque de rentabilité de la gestion privé rentre en contradiction avec l’objectif social profond de réduction des déchets donc de la diminution du marché.
L’ensemble des actions visées par ce Schéma Directeur des Déchets appelle à faire émerger de nouveaux acteurs socio-économique, à même de se mettre au service de la collectivité pour sortir progressivement de nos dépendances aux seules multinationales.
- 2/ Préserver un financement de ce service Public par la taxe. Nous défendrons partout les modèles ou l’on paye selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. Là est notre idéal social de communauté d’habitants solidaire dans l’espace et le temps pour les services publics essentiels. Construire l’incitation socialement nous parait donc particulièrement pertinent pour les spécificités de ce service.
- 3/ Diversifier les modèles : dans son passage à l’échelle, nous invitons à ne pas se fermer à d’autres solutions ou modèle de gestion des bio déchets, notamment ceux dit « sans collecte ».
- 4/ Être solidaire de territoire. S’interroger sur le devenir de nos incinérateurs est tout à fait une bonne nouvelle. C’est une preuve que nous sommes dans cette transition écologique que nous appelons de nos vœux. Nous en avons parlé en commission, cela demande une réflexion intégrant une somme d’enjeux. Dans cette réflexion, la solidarité de territoire doit jouer toute sa place avec les collectivités en dehors des territoires de la métropole, elles qui entretienne aussi la métropole sur de nombreuses thématiques.
Pour conclure, cette intervention illustre peut être plus concrètement le changement de modèle que nous appelons de nos vœux.
Alors, vous l’avez vu dans la délibération, on crée des emplois notamment par le réemploi, la recyclerie. Par contre, ça a coincé plus quand on parle d’emploi public. Dans notre système économique, pourquoi privilégier le réemploi n’est pas le plus rentable économiquement ?
Pourquoi ? Parce que la rentabilité économique n’intègre pas les externalités négatives, ni les impacts sociaux et environnementaux.
Et c’est donc bien là qu’on voit qu’on a le choix entre 2 modèles :
- celui de garantir les besoins sociaux et droits fondamentaux en préservant la planète financé par une socialisation de la valeur ajouté via la cotisation ou la taxe.
- Ou privilégier le modèle d’accumulation capitaliste, dont la rentabilité, nous l’avons prouvé ne prend en compte ni la personne, ni la planète.
De ces deux-là nous choisissions bien sur la première, nous voterons pour cette délibération.