DES FINANCEMENTS A MINIMA POUR LE RER METROPOLITAIN

Publié par Pauline FIVEL le

Monsieur le Président, cher.e.s collègues,

C’est avec finalement un certain soulagement que nous accueillons la délibération qui va enfin acter la convention de financement entre la Métropole de Lyon, l’État, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et Sytral Mobilités pour la réalisation du dossier de préfiguration du service express régional métropolitain (SERM). Le Président de la République n’avait-il pas dit : « le RER métropolitain est un projet essentiel pour la France de demain, car il répond à l’urgence de la mobilité et à la nécessité de réduire notre empreinte carbone. » ? C’était fin 2022, toute chose qu’il dit n’a pas toujours une validité très longue tout comme ses gouvernements. C’est peut-être d’ailleurs une des causes de lenteur sur ce dossier.

Ce projet n’est plus aussi ambitieux qu’il aurait dû, puisqu’il n’acte pas les infrastructures nécessaires pour séparer le Fret et les Trains voyageurs, ce qui permettrait d’augmenter les fréquences. Il détermine encore des études, qui seraient cette fois-ci vraiment les dernières, et donc aucune date pour le premier coup de pioche, qui rendrait tout cela concret. Espérons néanmoins que les dates annoncées ne soient pas encore repoussées. En facilitant les déplacements entre les communes environnantes et le cœur de la métropole, le RER métropolitain pourrait transformer notre quotidien et contribuer à une transition vers des modes de transport plus durables. Mais cette convention est aussi le reflet des défis qui persistent. Elle n’acte pas complètement tous les leviers financier suffisants, alors que le secteur ferroviaire souffre d’un sous-investissement chronique dans les trains du quotidien. Les usagers des lignes régionales et des trains de banlieue souffrent quotidiennement de retards, de pannes et d’un manque de confort. Ce sous-investissement met en lumière une réalité préoccupante : le transport ferroviaire, qui devrait être un pilier de notre mobilité, est souvent négligé au profit de projets plus spectaculaires, comme le Lyon-Turin.

De plus, la question de la privatisation larvée du secteur ferroviaire n’est pas une solution à la gestion du rail qui ne peut pas être orientée vers le profit au détriment du service public. Pour ce service complexe, la multiplication des  acteurs conduira à une dégradation des conditions de travail des agents et à une diminution de la qualité du service pour les usagers. Les usagers doivent pouvoir compter sur des trains fiables, fréquents et confortables, et cela ne peut se faire sans un engagement ferme de l’État et des collectivités.

En conclusion, bien que la signature de ce partenariat soit une étape encourageante pour le développement du RER métropolitain à Lyon, il est essentiel de garder à l’esprit les enjeux plus larges du transport ferroviaire. Un véritable plan d’investissement et une volonté politique forte sont nécessaires pour garantir que ce projet ne soit pas une simple promesse, mais un véritable levier pour améliorer la mobilité de tous les Lyonnais.es. La voix des syndicats et des usagers doit être entendue dans ce processus, afin de construire un avenir où le train reste un mode de transport privilégié et accessible à tous.

Dans la continuité de la délibération sur l’EFL en 2020, nous nous abstiendrons, même si je salue le travail de mon collègue Jean-Charles Kohlhaas et de la Métropole de Lyon pour concrétiser ce dossier.