VOEU SUR LE FINANCEMENT DES SDIS

Publié par Pauline FIVEL le

Nous soutenons la grève illimitée, entamée depuis le 1er octobre, par les pompier•es qui continuent d’assurer une continuité de service auprès des citoyens dans le Rhône et la Métropole de Lyon. J’ai rencontré les syndicats courant novembre avec la députée Anaïs Beloussa-Cherifi, je connais bien la situation et sa complexité.

Ces pompier•es portent des revendications légitimes qui ont été rappelées lors de la manifestation de ce jeudi 5 décembre dans laquelle nous avons pu voir l’ampleur de leur détresse. Certain•es se sont symboliquement “immolé•es par le feu” dans le centre de Lyon  pour signifier que la profession était « cramée ». Cela a marqué toute la population je pense.

Les pompier•es exigent une augmentation réelle du salaire non sous forme de primes, mais une véritable revalorisation qui leur permettrait de faire face au contexte d’inflation actuelle, de réduire les écarts de salaires notamment entre les femmes et les hommes, et de mieux faire valoir leurs droits lors de la retraite. Nous soutenons une juste et rémunération au sein de la profession entre tous les postes.

Les pompier•es demandent enfin l’augmentation des effectifs qui en 10 ans ont diminué de près de 10% alors que le nombre d’interventions augmente de 20%, en lien avec l’accroissement de la population.

Nous demandons donc à l’État d’augmenter le budget du SDMIS afin répondre à ces revendications en termes de moyens humains et financiers. Une diversification des ressources financières des SDIS est indispensable. Dès à présent, elle peut prendre la forme d’une nouvelle taxe sur les assurances ou d’une augmentation de l’actuelle Taxe Sur les Conventions d’Assurances qui n’a pas augmenté depuis plus de 10 ans. Et je rappelle qu’une fois de plus, le gouvernement LR-Barnier a refusé dans le budget censuré d’inclure cette augmentation issue du travail parlementaire. Le fait notamment que les pompiers du Rhône se déploient à l’échelle nationale pour les JO, pour les incendies en période estivale, ou pour les inondations dans la Drôme plus récemment justifie.

Demain, nous voyons poindre un service de sécurité civile à deux vitesses, public et privé, qui fragilisera les plus précaires et rompra l’égalité républicaine.

Ensuite, il y a le débat du financement local et de ce que nous pouvons faire au sein de l’institution.

Les travaux sont en cours avec des pistes d’amélioration de nos recettes sur une meilleure facturation des actes à la sécurité sociale effectuée en lieu et place du SAMU par exemple. Une meilleure organisation du travail et des plannings est aussi une attente des professionnels à laquelle nous pouvons sûrement apporter des améliorations. Ce sujet doit faire l’objet de débat en 2025 avec plusieurs étapes qui restent devant nous, le budget 2025 de l’État, puis nos décisions locales en mars 2025 jusqu’au budget modificatif en septembre 2025. Il est donc inapproprié à date de modifier la délibération qui a été élaborée de manière conjointe avec les autres financeurs. A part deux ou trois articles de presse, cet amendement ne produira rien comme avancée sociale, rien de durable, rien de construit avec les acteurs et les parties prenantes. Cela ne veut pas dire que nous ne faisons rien au contraire et que le travail ne s’arrête pas avec cette délibération. Il va au contraire continuer.