La mixité sociale à l’école : un des impératifs de la réussite de la République
Commission Permanente du
17 février 2025
Nous prenons connaissance, à l’occasion de cette délibération, des arbitrages réalisés pour l’évolution des périmètres scolaires des collèges, impactant de nombreux quartiers populaires. L’équation est complexe, car ces établissements doivent être des lieux d’éducation et de réussite — c’est principalement la responsabilité de l’Éducation nationale — et contribuer à la cohésion sociale et nationale en veillant à favoriser autant que possible la mixité sociale et la diversité. De ce point de vue, le futur collège Krafft, à Vénissieux en limite de Saint-Fons, est au cœur de cet enjeu d’avenir pour quelques centaines de familles et d’enfants.
Nous ne sommes pas satisfaits de ces arbitrages, notamment en raison du manque d’informations sur les moyens que l’Éducation nationale va mobiliser pour un collège qui accueillera de nombreux élèves issus d’établissements en REP+. Nous allons donc nous exprimer sur ce sujet avec un seul œil ouvert, celui qui voit les dynamiques démographiques et les accessibilités en transports en commun. L’autre œil reste aveugle, celui des moyens mobilisés pour le projet pédagogique. On a déjà connu cette situation avec de très beaux établissements comme le lycée Doisneau à Vaulx-en-Velin, dont la mission initiale de faire réussir les lycéens et de créer de la diversité sociale reste aujourd’hui en question.
De plus, nous n’avons pas la vision d’ensemble pour le secteur concernant les moyens d’enseignement, compétence d’un État qui ne cesse de détricoter l’offre de services publics. Pour Vénissieux, nous pouvons citer les reculs de la Poste, le départ récent des impôts de la 3e ville de la Métropole et du département avec près de 70 000 habitants.
Nous prenons donc acte de cette délibération avec une très forte inquiétude, voyant les moyens de la Métropole et des villes remis en cause dans le budget national 2025. Non, ce n’est pas le grand soir. Juste une préoccupation supplémentaire pour les populations des quartiers populaires qui continuent à demeurer en marge, même si desservies par le tramway.
Nous portons, avec force et détermination, l’exigence d’une politique éducative ambitieuse, à la hauteur des besoins des enfants de nos quartiers. Nous demandons que des moyens humains et matériels conséquents soient déployés pour accompagner cette nouvelle sectorisation et garantir à chaque élève un cadre d’apprentissage propice à la réussite, au-delà des seuls ajustements géographiques.
Au-delà de cette situation locale, nous portons, avec notre programme L’Avenir en Commun, la volonté d’instaurer une nouvelle carte scolaire qui mette enfin fin à la ségrégation scolaire. Cette refonte doit favoriser la mixité sociale, non seulement entre les quartiers, mais aussi au sein même des établissements.
C’est pourquoi nous proposons d’ouvrir dans les lycées des périphéries urbaines, des territoires ruraux et des Outre-mer des options rares, réparties sur plusieurs classes afin d’éviter la création d’une ségrégation interne.
L’éducation doit rester un outil puissant d’émancipation et de justice sociale. C’est une ambition que nous continuerons à porter, face aux logiques comptables qui affaiblissent jour après jour les services publics que nous défendons avec constance et conviction.