Intervention Préalable

Alors que le monde danse sur un volcan, en particulier en Ukraine et au Moyen-Orient, où le week-end qui s’est achevé montre que nous sommes à l’aube d’un conflit régional majeur, personne ne peut risquer de laisser les idées d’extrême droite et le repli sur soi arriver au pouvoir en espérant un lendemain qui chante. Le Président de la République a achevé la cinquième République : ce n’est qu’une question de temps. Pour sauvegarder coûte que coûte sa politique et sa pratique du pouvoir, Il met le RN en arbitre de la vie parlementaire nationale et du calendrier électoral.

Le Nouveau Front Populaire a été la réponse de la gauche et des écologistes. Cette réponse a été à la hauteur puisqu’il a proposé des candidat.es uniques, un programme sérieux, et une méthode de gouvernement avec une femme pour la mener. La société civile s’est mobilisée comme jamais depuis quarante ans, aux urnes mais aussi parfois dans la rue, dans un véritable écho à 1936. Elle a montré ce qu’était réellement un front républicain et nous a poussé.es à être meilleur.es. Qu’on ne s’y trompe pas, c’est bien cette mobilisation ainsi que le front syndical qui a permis aux principales formations de notre camp de se mettre d’accord, alors que la séquence des Européennes avait montré le contraire. Mais c’est si fragile ! Notre responsabilité est d’être à la hauteur de cette demande exprimée le 7 juillet.

Dans la Métropole, la première Convention Métropolitaine sur l’adaptation au climat a été lancée le 13 septembre. Elle réunit cent personnes représentatives du territoire. Pas d’absence, aucun retard, et des questions précises dès les dix premières minutes : une grande motivation des habitant.es à la vie locale, montre que l’actualité a marqué les esprits. À l’image de la séquence électorale, l’été a été aussi marqué par la question du logement d’urgence qui ne peut trouver de réponse que grâce à la mobilisation de tou.tes. C’est ce que nous demandent les femmes du collectif Femmes à la rue, qui occupent actuellement le bâtiment du quai Arloing, et qui sont prêtes à entendre toutes les solutions qui leur permettront de ne pas passer l’hiver dehors. Nous ne pouvons pas baisser les bras dans ce domaine et ne pas résister aux politiques austéritaires qui veulent nous freiner dans nos actions pour répondre aux besoins de logements de plus en plus importants, et je salue à cette occasion à mon tour la mémoire de Louis Lévèque, qui a été un infatigable militant de cette lutte pour le droit au logement. Alors que les places d’hébergement d’urgence ont augmenté de 20% depuis 2020, grâce à la Métropole, les choix de réduction budgétaire de l’État, se sont traduit quant à eux par un nombre de places d’urgence stables depuis deux ans, alors que les besoins augmentent.

Nous connaissons bien en Auvergne-Rhône-Alpes notre nouveau Premier ministre, Michel Barnier. Savoyard, ancien compagnon de route des élus corrompus comme M. Carignon, il a été de ceux qui ont voulu briser le front républicain en suivant Charles Million dans son alliance avec le Front National en 1998 pour garder la Région. À l’époque, la droite républicaine avait malgré tout résisté. C’est bien fini ! Le « en même temps » est donc maintenant de droite et de droite droite. Ne nous dites pas que ce n’est pas un sujet localement alors même qu’un membre de cette assemblée entre au gouvernement. Les dividendes du CAC 40 dépassent les 72 milliards d’euros en 2023, et on nous répète à l’envie qu’il n’y a plus d’argent et que les économies doivent, par exemple, s’appliquer sur les collectivités locales. Les écrans de fumée insupportables sur le coût de l’AME ces derniers jours ne pourront pas masquer le grand n’importe quoi budgétaire qui a eu lieu jusqu’ici et qui, visiblement, veut se poursuivre. Concernant l’AME, je ne peux m’empêcher de vous rappeler que nos dépenses de santé en France s’élèvent à 313 milliards d’euros, pour des frais de gestion à moins de 2.5%, et qui sont – ces frais de gestion – plus de 7 fois supérieurs à la totalité des de l’AME. Comme je le redis si souvent, nous n’accueillons pas du tout toute la misère du monde : en 2023, l’Europe a constaté l’entrée de 300 000 personnes de façon irrégulière, soit 0.07% de la population et la France se situe au 21^ème rang pour l’accueil de ces personnes. L’Agence Frontex indique également une baisse de 12% des arrivées depuis 2024. Pour rappel, le nombre d’arrivée sur le sol européen ne permet pas de compenser la baisse du nombre d’habitant.es.

Le sociologue Vincent Tiberj, auteur de l’essai, « la Droitisation française. Mythe et réalités », nous rappelle que la société française est de plus en plus éduquée, tolérante, à l’inverse de ce que nous montre la plupart des médias « mainstream ». Et pour le citer en réponse à la politique de l’offre défendue par le Président de la République il dit : « Il est le miroir d’une partie de la classe politique qui se pense rationnelle, compétente, et qui nie aux autres le fait de l’être. Aux autres, c’est-à-dire à des citoyens qui n’ont jamais eu autant de capacité à comprendre, une capacité qui s’accroît au fil du renouvellement générationnel. ». Nous devons les écouter.