RAPPORT SUR L’EGALITE FEMMES-HOMMES 2024

Publié par Pauline FIVEL le

RAPPORT EGALITE FEMMES-HOMMES 2024

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, Chères et chers collègues,

Je prends la parole aujourd’hui, conscient des défis qui se posent pour atteindre l’égalité réelle entre les femmes et les hommes dans notre société. Et particulièrement dans la fonction publique. Si des progrès ont été réalisés, il reste des inégalités structurelles profondes… qu’il est nécessaire de combattre avec une volonté politique forte et une remise en question des structures établies. C’est cette ambition que nous devons poursuivre.

Le rapport que nous avons sous les yeux nous permet de prendre du recul sur les avancées réalisées par la Métropole dans la réduction des inégalités salariales et la promotion de l’égalité professionnelle.

Par son action volontariste, l’exécutif métropolitain agit année après année. Certes, il reste encore beaucoup à accomplir. Par exemple, l’écart salarial, bien qu’en diminution dans certaines catégories, demeure significatif, notamment en catégorie C, où les femmes continuent de percevoir des rémunérations moins élevées, souvent parce qu’elles occupent des métiers pas assez valorisés tant sur le plan salarial que sur le plan social. Des mesures significatives en faveur de l’égalité professionnelle telles que la promotion de l’accès aux congés parentaux pour les pères, la lutte contre la précarité des contrats, et la mise en place de dispositifs visant à promouvoir les femmes dans les secteurs sous-représentés montrent que nous agissons pour corriger ces inégalités.

Ces mesures, proactives et impératives, trop longtemps ajournées avant notre arrivée, ne suffisent pas à elles seules à changer en profondeur les rapports de pouvoir qui ont structuré notre société pendant des siècles.  Les inégalités restent présentes, notamment en raison des mécanismes historiques de répartition des responsabilités, comme les congés parentaux et le travail à temps partiel, qui demeurent profondément genrés. Ces mécanismes, ces inégalités, ces discriminations, sur lesquels tout le monde s’entend, du moins je l’espère, ont un nom : le patriarcat dont le projet de la république en son idéal d’égalité est bien de le déconstruire.

L’égalité professionnelle n’est donc pas simplement une question de « plus pour les femmes », mais bien de redistribution des ressources, des responsabilités et des opportunités. Elle consiste aussi à remettre en cause un système de privilèges et d’avantages qui, depuis trop longtemps, et encore aujourd’hui a bénéficié au seul genre masculin. L’égalité, en ce sens, implique de déconstruire un système qui repose encore trop souvent sur des rapports de domination implicites et invisibles, le patriarcat donc, et ce dans tous les aspects de notre organisation sociale et professionnelle. Au sein de la Métropole, tout particulièrement comme employeur, mais aussi de manière embarquée dans chacune de nos politiques publiques.

C’est ainsi qu’en sus de nos multiples actions au sein de notre organisation interne, et parmi elles je veux mettre en exergue et souligner tout l’intérêt de nos travaux sur les budgets genrés comme outil de dévoilement des inégalités, nous avons également un rôle fondamental à jouer dans le soutien à des politiques publiques ambitieuses, comme celles qui visent à réduire la précarité professionnelle des femmes, + distribution des protections  à encourager leur accès à des métiers sous-représentés et à mettre en œuvre des actions concrètes de sensibilisation, de formation pour lutter contre les stéréotypes de genre.

Comme l’écrivait Monique Wittig « L’égalité n’est pas une donnée naturelle, mais une construction sociale qui repose sur des normes imposées. Ce que l’on nomme ‘naturel’ n’est que l’effet d’un rapport de forces. ». Cette citation résonne particulièrement aujourd’hui, car elle nous rappelle que l’égalité femme/homme n’est pas un objectif figé, mais un processus dynamique. Elle nécessite une démarche collective et politique qui passe par la déconstruction des rôles et attentes sociales imposées. C’est en changeant nos pratiques, nos représentations et nos structures que nous réussirons à construire une société véritablement égalitaire.

Je vous remercie