Budget 2022

Publié par Laurent Legendre le

Monsieur le Président,

Chers collègues,

Pour ce budget primitif 2022, mon intervention se fera assez classiquement en deux parties :

  • Je vais parler de nos recettes d’une part en m’appuyant sur la récente publication de l’OXFAM sur les inégalités de revenus et de patrimoine ;
  • Je parlerai de nos dépenses d’autre part en faisant mention du dernier recensement officiel publié par l’INSEE en toute fin d’année dernière

Le rapport de l’OXFAM 2021

On ne peut pas faire plus clair et plus explicite que le rapport de l’OXFAM qui vient de paraître il y a quelques jours :

« Dans le monde d’après, les riches font sécession »

Dans le monde

Les principales inégalités existent non pas entre les riches et les pauvres, mais entre une poignée de personnes extrêmement riches et le reste de l’humanité. Les 1% les plus riches sont à l’origine de deux fois plus d’émissions de carbone que les 50% les plus pauvres.

En France

  • La fortune des milliardaires a augmenté plus rapidement en 19 mois de pandémie que ces 10 dernières années.
  • Les 5 premières fortunes de France ont doublé : elles possèdent désormais autant que les 40% de Français les plus précaires.

À Lyon

  • Nous avons aussi nos milliardaires à la Métropole, ils sont 6 ! Alain Mérieux, la famille Lescure, Laurent Burelle, Norbert Dentressangle, Christian Latouche et la famille Bahadourian.

Finalement, vous voyez, ils ont des noms, des visages, et probablement des partis aussi contrairement à ce qu’on en disait en 2012. À côté, Jean-Michel AULAS passe pour un pauvre avec 420 millions d’euros de patrimoine.

Et la conclusion est toujours la même : ça ne ruisselle pas ! Alors la Métropole de Lyon doit collecter des recettes de manière plus classique, tant que les grandes fortunes continueront de capter la création de richesses qui est issue du travail des ouvriers, des employés et des salariés.

Les recettes  de la Métropole

Nous l’avons dit en décembre, lors du débat d’orientation budgétaire, nos recettes sont élevées, mais fragiles, de moins en moins dépendantes de la volonté de la collectivité.

  • Les Dotations de Mutation à Titre Onéreux sont dépendantes de facteurs structurels qui ne nous conviennent pas : des prix de l’immobilier extrêmement élevés, déconnectés d’une réalité supportable et saine par les habitantes et les habitants. Mais surtout, elles ne ciblent absolument pas les plus-values immobilières ;
  • La Taxe Foncière sur la Propriété Bâti et la Taxe d’Habitation ont été remplacées par une fraction de la TVA nationale. Ces taxes n’ont plus de dynamique dans le temps maîtrisée par la collectivité. Elles ne ciblent pas de manière assez différencié les détenteurs de très gros patrimoines.
  • La Dotation Globale de Fonctionnement versée par l’État a baissé au titre de la péréquation avec d’autres collectivités. Y-a-t-il un seuil plancher, ou cette ligne budgétaire a-t-elle vocation à diminuer indéfiniment ?

La diminution des emprunts de 10 % avec une capacité de désendettement de 5 ans et 11 mois au 1er janvier 2022 peut être regardée comme une bonne nouvelle. Mais cela veut aussi dire que nous avons des marges de manœuvre pour amplifier nos orientations politiques.

Venons-en maintenant à nos dépenses.

Le recensement de l’INSEE 2019

1 411 571, c’est le nombre d’habitants de notre Métropole au dernier recensement officiel de l’INSEE. C’est quasiment 6% de plus que le dernier recensement de 2013, et une croissance de 11% par rapport à 2008.

La population augmente fortement, donc les besoins sociaux, les besoins de service public et d’équipements sont accentués.

Il est donc normal que notre budget augmente, que ce soit le budget de fonctionnement ou celui d’investissement. J’entends déjà Mr COCHET hurler à la création de postes et l’augmentation du nombre d’agents ou Mr COLLOMB regretter que la fusion avec le Département n’ait pas permis d’optimiser le nombre de fonctionnaires par des mutualisations de services. Mais nous avons besoin de toujours plus de collèges par exemple à construire, entretenir, rénover, réhabiliter. Nous avons besoin de plus de moyens pour construire, entretenir et remplacer notre patrimoine de canalisations d’assainissement et d’eau potable. Etc. Etc…

Nos dépenses

Il est impossible en un temps si court de lister toutes les dépenses pertinentes allant dans le sens de la justice sociale et de la transition écologique. Nous nous contenterons de faire connaître un coup de cœur et un souhait pour l’avenir :

  • Notre coup de cœur : la création de la brigades du logement (5 postes) pour détecter les situations non conformes à la réglementation en matière d’encadrement des loyers, de lutte contre l’habitat indigne et de location de meublés de tourisme.
  • Notre souhait pour l’avenir : un budget pour la réquisition de logements vides. Créons une ligne budgétaire pour des travaux de normes minimales de confort et d’habitabilité et pour l’indemnisation du droit d’usage au propriétaire.

Conclusion

Solidaire de la majorité, nous voterons favorablement ce rapport.

Nous travaillerons avec intérêt en cours d’année au budget modificatif 2022 pour accroître la capacité de la Métropole à exercer le déploiement des services publics que lui permet sa fiscalité élevé par rapport à d’autres collectivités.

Références

Les plus grosses fortunes lyonnaises :

https://actu.fr/auvergne-rhone-alpes/lyon_69123/palmares-quelles-sont-les-20-plus-grosses-fortunes-de-lyon-et-sa-region_43756043.html

Le recensement de l’INSEE :

https://www.insee.fr/fr/statistiques/6013043