Aides exceptionnelles d’urgence
Mesdames et Messieurs les conseillères et les conseillers, M. le président,
Quelques mots pour accompagner cette délibération. Elle qui s’inscrit dans une situation dont la gravité appelle une certaine forme de solennité.
Cette délibération, c’est celle de la solidarité entre les peuples.
Son vote, au sein de notre assemblée démocratique, doit d’abord concrétiser cette idée : celui des habitantes et habitants de la métropole de Lyon comme peuple solidaire de celui des ukrainiens, jeté dans l’horreur de la guerre.
L’unique responsabilité de cette horreur appartient à M. Poutine et son gouvernement. Dès lors qu’elle a violé les frontières de l’Ukraine, la Russie est l’intolérable qui nous ramène au temps des guerres en Europe.
L’intolérable d’un pouvoir, concentré de capitalisme oligarque assassin et prédateur, et d’un fantasme impérialisme délirant.
La Russie mais pas le peuple russe, emmené malgré lui dans cette entreprise criminelle.
Il nous appartient d’absolument faire cette distinction.
Dès lors, il nous revient d’installer cette délibération aussi comme une solidarité envers ce peuple russe et de celles et ceux qui brave la répression et l’autoritarisme cruel de leur dirigeants en manifestant contre la guerre. Un militantisme pour la paix, payé chaque fois au prix fort et qui force l’admiration.
Cette résistance, cet international solidaire Ukrainienne et Russe des peuples nous oblige. Car passez la sidération et l’émotion, c’est nous et nos homologues d’états qui avons ensuite la lourde tâche de penser la réponse politique.
Ce n’est pas chose aisée, car la politique internationale est complexe, les systèmes d’acteurs composites et enchevêtrés. De plus, elle ne peut plus s’appuyer sur les grilles de lecture qu’on connaissait jusqu’alors et rencontre des contextes aussi inconnus que périlleux. (C’est nouveau que des centrales nucléaires puissent se trouver au centre de zones de conflits. C’est nouveau que notre économie soit autant globalisée et informatisée, C’est sans précédent que l’Union Européenne s’engage comme institution dans un conflit)
Dans un contexte de passions tristes, dans un environnement abrutissant d’injonctions, et de « réflexe à » … C’est donc une ode à la vigilance, à la réflexion, et au discernement avec lequel je souhaite compléter mon propos.
La mise, l’enjeu, est trop important pour quoique ce soit d’autre. Puisque l’enjeu, c’est la paix.
Alors laissons-nous des espaces pour discuter, débattre, construire ensemble : les caps et les lignes rouges. Pour apporter les nuances et les complexités absolument nécessaires à ces scènes et situations qui souffrent tellement dès lors que le primaire, ou le sommaire l’emporte.
Oui être solidaire c’est, je crois, prolonger cette délibération d’espace pour comprendre, pour mesurer tout le sens, le poids et les conséquences de la situation et des leviers avec lesquelles on lui répond.
A ce titre, je salue l’initiative de la mairie du 1er arrondissement, et de sa maire Yasmine Bouagga, qui couplé à l’envoi de dons humanitaire organise, aujourd’hui à partir de 18h30, une soirée pour se rassembler spontanément et comprendre en peuple au sein de la maison du peuple.
Et faire résonner ces mots de Jean Ferrat en conclusion :
« La force de la France c’est l’esprit des Lumières
Cette petite flamme au cœur du monde entier
Qui éclaire toujours les peuples en colère
En quête de justice et de la liberté »