Réponse à la question du Conseil de Développement de la Métropole
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Nous tenons à exprimer aujourd’hui que nos alertes sont toujours présentes et que l’impact social de la ZFE n’est aucunement résolu par la récente mesure d’ajustement du calendrier. 30% du parc de véhicules reste concerné à horizon 2025, dont 150 000 véhicules particuliers rien que pour les Crit’Air 3. Il nous faut donc continuer à travailler collectivement pour atteindre cet objectif : garantir pour toutes et tous le droit fondamental de se déplacer librement. Cela passe par la réduction de l’autosolisme et du parc de véhicules individuels, ce qui entraînera une amélioration de la qualité de l’air.
Sur le premier point relatif à l’information et à la communication, nous ne pouvons qu’aller dans le sens du Conseil de Développement en rappelant que plusieurs mesures d’informations relèvent de l’État, que ce soit l’obligation de la présence de la vignette Crit’Air lors du contrôle technique ou la possibilité d’écrire aux personnes concernées via le fichier du Ministère de l’Intérieur. Nous appuyons l’amplification des moyens alloués à l’Agence des Mobilités, notamment avec des moyens dédiés sur le « aller vers », pour être proactif dans la démarche pour rentrer en contact avec les habitantes et les habitants, sur les territoires, dans les circonscriptions, dans les quartiers… Les mairies pourront jouer leur rôle, mais c’est bien à la Métropole d’assurer les moyens de cette diffusion, elle ne peut pas se délester sur les agents des communes.
Sur le second point sur le plan global des circulations, le Plan de Mobilités des territoires lyonnais devrait aboutir à une modification radicale des parts modales à horizon 2050. Nous proposons un scénario pour lequel la part modale de la voiture serait ramenée à 15%, contre 40% aujourd’hui. A l’inverse la part modale des transports en commun devrait monter à 35%. Cette vision s’accompagne d’un financement très différent des transports en commun. En toute hypothèse, nous pensons que le budget alloué aux transports en commun via SYTRAL MOBILITES devrait tripler d’ici 2050 pour tenir ces objectifs. Mais aurons l’occasion de travailler cette proposition dans le groupe de travail qui se réunit à partir du 6 avril sur le sujet. Nous partageons l’avis du Conseil de Développement que la ZFE est construite comme un outil séparé d’autres mesures nécessaires à la transition sur les déplacements : aller vers la gratuité des transports en commun et créer un service public d’autopartage sont les deux piliers adossés à la ZFE nécessaire à sa réussite.
Sur le dernier point sur l’évaluation citoyenne, nous proposons de créer les conditions pour que les citoyens eux-mêmes choisissent la manière dont ils veulent évaluer la ZFE. Comme nous l’avons fait pour la Régie Publique de l’Eau en demandant aux usagers comment ils voulaient être représentés au Conseil d’Administration de la Régie, pourquoi ne pas constituer un jury citoyen qui proposerait les critères d’évaluation ? Le panel citoyen de la ZFE pourrait d’ailleurs être un point d’appui pour initier ce rôle. Parmi les pistes de travail, nous souhaitons que soit suivie l’évolution du nombre d’immatriculations sur la Métropole. Nous souhaitons aussi vérifier que l’influence de la stratégie d’habitat des ménages en fonction du niveau de revenu. La ZFE crée-t-elle un mouvement vers le périmètre central pour des ménages qui souhaitent se démotoriser ou la ZFE crée-t-elle un mouvement vers les périphéries avec des stratégies d’évitement du périmètre central ?
Pollution. ZFE à Lyon : pourquoi ça coince ? (francetvinfo.fr)