Nouvelle politique-cadre de la vie associative
Publié par Pauline FIVEL le
Monsieur le Président, chers collègues,
Qu’elles soient sportives, culturelles, reconnues d’utilité publique, de protection des droits, environnementales, caritatives, sociales, mémorielles, humanitaires, et sous bien d’autres formes, les associations sont un maillon essentiel à la fabrique de la société de l’entraide et de l’émancipation individuelle et collective que nous souhaitons.
Créatrices d’espaces d’engagement qui convergent vers un but et un idéal commun, hors de la logique lucrative, elles sont des outils indispensables à notre vie collective et locale. Propices à la mise en place des processus démocratiques, d’apprentissage, et de transmission, elles sont aussi le terreau de rencontres, d’échanges, de construction d’imaginaires et d’actions collectives.
Grace à cette délibération-cadre, qui sanctuarise la politique associative de la Métropole pendant les 3 prochaines années, la vie associative est enfin reconnue comme une politique publique à part entière de la Métropole de Lyon. En réaffirmant le droit d’initiative des associations et les principes de la liberté associative, elle protège ce droit fondamental et donne les moyens de permettre à toutes et à tous, par le biais de l’engagement et de l’éducation populaire, d’acquérir les leviers pour s’autodéterminer consciemment, penser et transformer le monde, ainsi que d’y défendre ses propres droits.
Cette réaffirmation est d’autant plus nécessaire aujourd’hui, dans une période de profondes mutations de nos sociétés, à l’heure où l’extrême droite projette au loin un horizon menaçant, et alors que le gouvernement jette l’opprobre sur les mouvements sociaux et écologiques. En actant la dissolution des Soulèvements de la Terre, en coupant les subventions à la ligue des droits de l’homme ou en exerçant des pressions sur l’association Attac.
Je crois qu’il est bon aujourd’hui de rappeler que la fabrique de la société nait dans la rencontre entre la vie institutionnelle et la vie citoyenne, dont les associations représentent le cadre. Il serait faux d’affirmer que le seul progressisme possible ne se trouve qu’au sein de nos institutions et dans le strict cadre de la loi. Toutes les conquêtes sociales dont notre pays est aujourd’hui si fier se sont construites sur la tension entre le légal et le légitime. Droit à l’avortement, droits de vote des femmes… Nous devons le progrès social à celles et ceux qui ont transgressé dans le passé ce qui était autorisé. En réaffirmant les associations comme actrices de la transformation sociale, cette délibération ré-insuffle le sens politique de la vie et du fait associatif dans ce sens.
Elle donne également le cadre pour établir collectivement les structures de l’éducation populaire au sein de notre territoire et en donne une première définition : avoir le droit et se donner les moyens de penser, comprendre le cadre, dans le but de le transformer.
Cette notion d’éducation populaire a été portée sans relâche par la résistante Christiane Faure après-guerre, alors que l’Europe faisait l’amer constat que le fascisme, la barbarie nazie n’avaient pu être empêchées. A la tête de la Direction de l’Éducation populaire et des mouvements de jeunesse dans le gouvernement provisoire de 44, elle recrute les dix-huit premiers instructeurs nationaux d’éducation populaire de ce ministère.
Il s’agit pour nous d’une grande fierté, de voir donner son nom au comité qui réunira en son sein la pluralité des savoirs et des visions dans le but de redéfinir la politique de soutien à l’éducation populaire, l’engagement et à la citoyenneté de la Métropole de Lyon.
Bravo au Vice-Président Florestan Groult pour ce travail mené en quelques mois depuis sa prise de fonction en septembre 2022.
Je vous remercie.
Pour télécharger le document : délibération politique vie associative
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