TRIBUNE DE LYON : LFI, une seconde partie de mandat sur les chapeaux de roues
Publié par Pauline FIVEL le
Enfant terrible de la majorité au début du mandat, les élus insoumis ont fini par se rendre incontournables à la Ville comme à la Métropole de Lyon.
Absent de l’exécutif de Bruno Bernard (Les Écologistes) en 2020, le groupe Métropole insoumise résiliente et solidaire compte désormais deux vice-présidents sur quatre membres, avec la nomination de Florestan Groult aux Sports à la rentrée 2022 puis le prompt renfort de Laurent Boffet, vice-présidente à la Politique de concertation et à la Participation citoyenne, en provenance du groupe Métropole en commun à la rentrée 2024.
« C’était un peu incongru qu’on soit en dehors alors qu’au national les insoumis étaient la locomotive », pointe Laurent Legendre, président du groupe Mirs.
Bruno Bernard tiré à sa gauche
Tout en participant activement, avec les groupes communistes et Métropole en commun, à tirer les politiques écologistes vers la gauche, en dénonçant par exemple le principe de la Zone à faibles émissions (ZFE) ou en militant pour la poursuite et l’amplification de la politique d’hébergement d’urgence. « Ce qui tire Bruno Bernard à gauche, ce sont les résultats des élections législatives 2022 et 2024″, corrige Laurent Legendre.
Et alors que la Métropole de Lyon s’apprête à présenter un budget 2025 particulièrement contraint, et que les différentes directions ont été invitées à réduire la voilure, pas question de blâmer les écologistes, quand bien même l’opposition alertait lors du dernier débat d’orientation budgétaire sur un risque d’« effet ciseau » voyant les dépenses rejoindre les recettes. « La centaine de millions d’euros qui vont manquer à la Métropole vient des
politiques menées depuis 2017 par Emmanuel Macron. Et ce sont les services publics qui vont en pâtir », accuse le groupe Mirs.
« Le cadre du NFP nous intéresse »
Et l’idylle semble bien partie pour durer jusqu’en 2026… voire au-delà. « Le cadre du Nouveau Front populaire nous intéresse. Notre adversaire, c’est le RN. Maintenant il va falloir trouver un équilibre sur le programme ainsi qu’au sein des groupes. » Difficile d’imaginer les insoumis mieux servis qu’ils ne le sont aujourd’hui au regard de leur poids dans les
urnes en 2020. Florestan Groult (La Gauche unie) n’avait recueilli que 5,88 % et Laurence Boffet (Métropole en commun) 12,92 %, quand Laurent Legendre et Moussa Diop avaient bénéficié de puissantes locomotives nommées Cédric Van Styvendael (PS) et Michèle Picard (PCF). Mais aucun n’avait été élu sur une liste insoumise indépendante au premier tour des élections métropolitaines.
À l’inverse, la présence d’un seul adjoint LFI à la Mairie de Lyon – Laurent Bosetti, adjoint à la Promotion des services publics – apparaît nettement sous évaluer le poids de son parti dans une ville qui a élu une députée insoumise en juillet dernier, après avoir placé Manon Aubry (17,18 %) juste derrière Raphaël Glucksmann (18,80 %) lors des élections européennes.